samedi 17 novembre 2007

Torture nocturne

Je me réveillai en sursaut et m'assis maladroitement sur le bord de mon lit, l'oreille aux aguets. Le coeur battant la chamade, les mains humides. Quelque chose a bougé quelque part dans la maison sans lumière. Quelque chose ne va pas, mais j'ai un mal fou à déterminer ce que ça peut bien être. Familière étrangeté. Le son étouffé d'un cri à l'étage au-dessous me sort complètement de ma torpeur.

Je me levai lentement, sans faire trop de bruit. Adroitement, je me saisis d'un bâton de baseball caché dans le coin de ma chambre à côté de ma porte que j'ouvris en faisant garde à ne pas la faire grincer. Je mis un pied sur le sol froid du couloir, essayant de distinguer la rampe d'escalier. Je m'arrêtai et tendis l'oreille: un petit frottement sourd venait d'en bas. Je longeai la rampe en tenant mon bâton d'une poigne de fer nerveuse. Lentement, je descendis les escalier dont la cinquième marche craqua. Je m'arrêtai net, terrorisée. Le frottement s'arrêta.

Ne sachant plus que faire, remonter ou continuer courageusement, je restai ainsi, les pieds sur deux marches différentes, immobile, le souffle court, durant ce qui me sembla un quart d'heure. Le bruit étouffé recommença. Il venait très certainement du sous-sol, plus précisément de la salle de lavage. Je souris en me souvenant de ce que j'y avais mis. Sans aucune hésitation, je descendis le reste des marches et me rendis à la salle de lavage et j'en ouvris la porte coulissante.

- Tu essayes de t'échaper, mon amour? C'est pas gentil, ça.

Je me saisis de l'interrupteur et fis la lumière sur ce qu'il se passait. Le sol en ciment recouvert d'arabesques rubicondes et luisantes, guidait le regard vers mon amour, ma bête, ma possession, qui gisait là, recroquevillé dans un coin près d'un foyer allumé.

- Tu saignes, mon amour?

Ses yeux me crachèrent au visage autant d'insultes que la lourdeur du silence pouvait en contenir.

- Ne me regarde pas comme ça. C'est toi qui l'as voulu, mon amour. Attends un peu, je vais t'aider.

Je me mis à genoux devant lui, dans sa mare de sang. Il s'était malencontreusement ouvert quelques veines en essayant de se défaire des menottes que je lui avais imposées, aux poignets et aux chevilles. Je le regardai et approchai mes lèvres de ses plaies chaudes et humides pour y déposer un baiser. C'est malgré moi que ma langue caressa sa peau saignante et y prit goût. Un gémissement échappa à ma bête. Si seulement je ne l'avais pas bâilloné... Mes lèvres firent leur chemin, de ses poignets à son cou que je léchai goûlument avant de lui infliger quelques baisers chauds, puis poursuivirent leur chemin jusqu'à sa bouche sèche que je tâchai de...réhydrater, si l'on peu dire...