Ce n'est pas ta faute si je t'ai traîné jusqu'ici en pleine nuit. J'en avais envie, t'en avais envie. Mais lequel des deux en avait le plus envie? Toi, tu dis? En es-tu bien sûr? Je ne pense pas...chéri.
J'y avais déjà pensé. Beaucoup trop avant de te rencontrer. C'était un rêve, ou la réalité, qui sait? Le fait est que j'y avais déjà songé.
Ce n'est pas ta faute, si tu étais brutal, sans pitié, froid et affamé. Tu t'es gavé de moi. Tout comme je vais me gaver de toi. Mon chéri.
C'est ce soir, là, dans ce parc désert où les trains mènent au no man's land. Ton land à toi est là. Dans ce parc désert. Avec moi? Peut-être. Peut-être?...pas.
Appuyée sur un arbre rêche, les jambes ouvertes sur ton corps qui se presse contre le mien, demandant, exigeant, brûlant et violent. Tu me mords les lèvres, et avales mon cou. Ta salive et ma sueur se mêlent en une danse langoureuse et me donnent des frissons. Pendant que tu détaches ta ceinture, je vois dans tes yeux ce que tu veux.
Vois-tu assez clair dans les miens?
Désolée, mon chéri. C'était dans mon rêve, ou dans la réalité, ça devait se passer comme ça.
Je tremble un peu après l'acte accompli. Pas de peur, pas de joie, pas d'excitation : un plaisir vif, seulement. Trop vif pour moi.
Je te regarde: tu as l'air un peu effrayé. Qu'est-ce qu'il se passe, mon chéri, tu voulais pas? Oh, j'en suis désolée. C'est arrivé quand même, je t'ai dit, j'y avais déjà songé. J'avais planifié. Je suis malade, tu crois?
Si je te touche là...? Et comme ça...? Tu aimes...? C'est si bon... Tu goûtes si bon. Un peu salé, un peu sucré. Parfait.
Quoi, mon chéri? Pourquoi ta respiration est-elle plus rapide? Tu...tu quoi? Tu veux...ça? Tut tut tut tut... Calme-toi. Ça ne te fera pas trop mal...c'est juste une petite coupure. Ici et là, et là...ouh...et ici aussi, et là...
J'amène mes doigts à nouveau vers ma bouche, toujours plus pleins de ta saveur rouge. Je me baignerais en toi.
En te regardant perdre connaissance, je me sens un peu fautive de t'avoir bâilloné.
- Je suis désolée, mon chéri. C'est comme ça que ça se passe.
dimanche 9 décembre 2007
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